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Covid-19 : Sondages sur l'état de situation, mars/septembre
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 au Québec, soit à la mi-mars 2020, Économie sociale BSL a réalisé deux sondages auprès des entreprises d’économie sociale du Bas-Saint-Laurent afin de dresser un état de situation dans notre région.
Nous vous livrons aujourd'hui, 16 octobre 2020, les données de ces sondages, qui permettent de mesurer les impacts de la pandémie en économie sociale et de voir l'évolution de la situation depuis le début de la pandémie jusqu'à la fin septembre, après six mois de crise.
Contexte
Le premier sondage a été distribué à la fin du mois de mars, au moment où plus de 4 700 cas d’infection étaient déjà confirmés au Québec, que le nombre de cas au quotidien variait de 550 à 900 et que l’état d’urgence sanitaire était décrété par le gouvernement du Québec, qui a donné lieu à un confinement général de la population et à la fermeture obligée de plusieurs commerces.
Avant de vous livrer des données sur ces deux sondages, nous vous livrons quelques statistiques recueillies dans la partie Identification des répondants qui nous donnent un très intéressant portrait de la vitalité et de l’importance de l’économie sociale dans notre région :
- Sur la longévité des entreprises :
- 21 % existent depuis plus de 20 ans
- 63 % ont entre 10 et 20 ans d’existence
- Sur le nombre d’emploi créés :
- 16,5 % des entreprises emploient entre 10 et personnes
- 14 % des entreprises emploient de 25 à 50 personnes
- 10,3 % des entreprises emploient de 50 à 100 personnes
- 4 % des entreprises emploient plus de 100 personnes
Les répondants aux sondages provenaient de 13 secteurs d’activité économique différents, allant de Services aux personnes à Santé et services sociaux, en passant par Tourisme et loisirs, Restauration, Commerce de détail et Arts et culture.
Données du sondage de mars 2020
Covid-19; évaluation des impacts pour les entreprises d’économie sociale
Les données recueillies par ce sondage, auquel ont répondu 98 entreprises collectives — 79 organismes sans but lucratif et 19 coopératives — révélaient que :
- 36 % des entreprises avaient dû procéder à une fermeture complète et/ou mettre des employés à pied sur une base temporaire, alors que 57 % prévoient devoir le faire à court terme si la situation perdurait
- 17 % subissaient une perte de revenus entre 21 % et 74 % et 13 % anticipaient une telle baisse dans les 30 jours suivants, si la situation perdurait
- 14,5 % subissaient une perte de revenus de plus de 75 % et 23 % anticipaient une telle baisse dans les 30 jours suivants, si la situation perdurait
- La diminution des services ou la fermeture des entreprises avaient alors causé la perte temporaire de plus de 500 emplois et ce chiffre pouvait grimper jusqu’à 625 au cours des semaines suivantes
- 26 % des entreprises estimaient que la situation de crise de la pandémie avait un impact majeur sur leurs liquidités et la même proportion considérait cet impact comme modéré;
- 59 % des gestionnaires effectuaient du télétravail à domicile et 28 % d’employés d’autres catégories d’emploi en faisaient autant;
- 37 % des entreprises avaient dû modifier les espaces de travail et les services à la clientèle (livraison à domicile, service téléphonique, etc.).
Par ailleurs, près de 60 % des répondants au sondage ont identifié le stress — ou l’inquiétude ou l’anxiété — comme conséquence de la situation pour les ressources humaines de leur entreprise.
Données du sondage de septembre 2020
Covid-19; État de situation des entreprises d'économie sociale après six mois de crise
Contexte
Le second sondage a été distribué à la fin du mois de septembre, au moment où, après une accalmie durant les mois d’été, nous étions confrontés à ce qui est considéré par la santé publique et les gouvernements comme la deuxième vague de la pandémie. Le nombre moyen de cas au quotidien oscillait autour de 860 et le Bas-Saint-Laurent, plutôt épargné par la pandémie au cours du printemps, connaissait une recrudescence du nombre de cas. Sans imposer un confinement et des fermetures d’entreprises comme au printemps, le gouvernement du Québec a tout de même instauré des mesures qui ont une incidence sur l’activité économique. La région du Bas-Saint-Laurent a notamment été décrétée « zone orange » (palier 3), ce qui implique des mesures de restrictions sur le nombre autorisé de personnes dans des activités et lieux publics tels salles de spectacle, bars, restaurants et commerces.
Les données recueillies par ce sondage, auquel ont répondu 76 entreprises collectives — 67 organismes sans but lucratif et 9 coopératives — révèlent que :
- Sur la situation des mises à pied de personnel en raison du ralentissement des activités causé par la pandémie :
- 70 % des entreprises ont réintégré tous les employé-es au travail
- 15 % ont réintégré 50 % à 75 % des employé-es au travail
- 15 % ont réintégré moins de 50 % des employé-es au travail
- Sur l’état général de l’entreprise après 6 mois de crise :
- 25 % des entreprises affirment être en décroissance
- 7 % affirment être en croissance
- 39 % considèrent l’état général de l’entreprise très variable
- 17 % estiment que l’entreprise est revenue à une situation normale
- 13 % répondent n'a pas affecté l'état général de l'entreprise
- Sur l’impact de la situation de pandémie sur les liquidités de l’entreprise :
- 12 % des entreprises estiment que la situation a un impact majeur sur leurs liquidités
- 42 % considèrent cet impact comme modéré
- 21 % le considèrent faible
- 21 % estiment que la situation n’a eu aucun impact sur leurs liquidités
- Sur les impacts des mesures sanitaires imposées par le gouvernement :
- 37 % répondent que les mesures affectent fortement l’entreprise
- 32 % répondent que les mesures l’affectent modérément
- 16 % répondent que les mesures l’affectent faiblement
- Sur l'état général de l’équipe de travail de l’entreprise :
- 3 % évaluent que l’équipe de travail est découragée et pessimiste
- 21 % la qualifient de motivée et optimiste
- 71 % affirment que leur équipe de travail est préoccupée et inquiète
- Sur la mise en place dans l’entreprise d’un plan d’urgence spécifique pour faire face à la situation de la COVID (ex. plan de relance, de gestion de crise, etc.) :
- 50 % des entreprises se sont doté d'un plan d’urgence
- 25 % ont un plan en développement
- 25 % ne se sont pas doté d’un plan d’urgence
Ce sondage nous apprend aussi que de nombreuses entreprises d’économie sociale ont eu recours aux programmes de soutien mis en place par les gouvernements dès les premières semaines de la pandémie. Les programmes les plus utilisés ont été :
- 63 % des entreprises ont eu recours au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennesdu gouvernement fédéral (prêt de 40 000 $ sans intérêt avec portion de 10 000 $ non remboursable si le prêt est remboursé avant le 31 décembre 2022)
- 46 % des entreprises ont eu recours à la Subvention salariale d'urgence du Canada du gouvernement fédéral, (subvention de 75% des salaires des employés)
- 35 % des entreprises ont eu recours à la Subvention salariale temporaire du gouvernement fédéral, (10 % de la masse salariale déduit de l'impôt fédéral retenu à la source à verser)
- 14 % des entreprises ont utilisé le Programme d'actions concertées pour le maintien en emploi (PACME, via Services Québec)
Besoins et attentes et des entreprises
Notons, en conclusion de la présentation des données du sondage de septembre, les attentes des entreprises collectives auprès des gouvernements, municipalités et organismes locaux de développement (MRC, CLD, etc.) :
- Prolongation les mesures d’aide accordées pour le maintien des emplois
- Mesures incitatives pour retour à l'emploi
- Rigueur, clarté et cohérence dans la présentation des mesures et directives
- Remboursement des dépenses liées aux mesures mises en place pour assurer la prévention de la propagation de la COVID (ex : matériel sanitaire, salaire du personnel pour désinfection)
- Aide financière à la promotion des produits et services
- Souplesse dans l’application des critères des programmes de soutien
- Souplesse et ouverture par rapport aux solutions et initiatives qui émergeront des intervenants et des entreprises
- Meilleure ouverture au sujet des revendications du secteur culturel
- Plus grande souplesse de la part des municipalités dans les processus administratifs ou de location des lieux de diffusion culturelle
- Plus d'aide au niveau des ressources numériques
- Planification de publicités favorisant l’achat local
- Appui et aide à l'investissement pour supporter l'économie locale
- Haut niveau de concertation des acteurs politiques (et autres) afin de mettre en place des mesures concrètes et adaptées aux divers types d'entreprises
- Plus de support psychologique pour les personnes âgées