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L'économie sociale pour le logement abordable

Montréal, le 3 février 2022 – Avec le nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) et un nouvel investissement de 200 millions de dollars, le gouvernement du Québec démontre une volonté louable de répondre au besoin de logements abordables. Il demeure toutefois des angles morts sur lesquels le Chantier de l’économie sociale propose de travailler, notamment quant aux aides au démarrage de projets.

 

« Comme le Chantier, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, constate les besoins de logements abordables dans les régions. Si l’intention du PHAQ est louable et qu’une partie de l’argent est au rendez-vous, les acteurs de l’économie sociale en habitation communautaire s’inquiètent que les nouvelles règles mettent en péril les projets en économie sociale. Rappelons que les OBNL et les coopératives ont fait leur preuve ces dernières années, permettant qu’une majorité de logements abordables soit construite et gérée par l’économie sociale avec tous les avantages que cela représente. Seul ce modèle permet de pérenniser l’abordabilité et de freiner la course à la spéculation, favorisant de cette façon des milieux de vie inclusifs et de qualité », explique Laurent Levesque, président du conseil d’administration du Chantier et qui rappelle, du même souffle, que sur les quelque 160 000 unités que compte le Québec, 85 000 unités sont sous le modèle de l’économie sociale.

Parmi les changements apportés par le PHAQ, la phase de démarrage ne fera désormais plus partie des coûts admissibles à du financement, contrairement aux règles de l’ancien programme AccèsLogis. Une décision qui aura des répercussions majeures sur les projets de logements abordables en économie sociale alors que la période de développement entre l’achat du terrain et le début du chantier est la plus dure à financer. Contraints d’éponger ces nouveaux coûts avant même d’avoir une réponse positive ou négative de la Société d’habitation du Québec (SHQ), les promoteurs en économie sociale devront composer avec l’incertitude et les risques, ce qui menacera la création de nouvelles unités.

L’ouverture du PHAQ au secteur privé ne doit pas signifier pour autant de négliger les nets avantages des projets en économie sociale, ajoute Béatrice Alain, directrice générale : « Tous veulent faire leur part et c’est tant mieux. Cependant, les nouvelles règles doivent s’appliquer de telle sorte que nous valorisions les OBNL et les coopératives. Après tout, le Programme reconnaît lui-même l’importance de l’abordabilité dans le temps en faisant conditionner et fluctuer l’aide publique avec le nombre d’années pendant lequel le promoteur s’engage à maintenir les logements sous le prix du marché. Avec une abordabilité à perpétuité bien en deçà des seuils de référence normalement utilisés et qui reflètent plus justement les réalités du terrain, les futures unités en économie sociale devraient donc être les mieux financées » réclame-t-elle.

Le Chantier profitera des prochaines semaines pour s’assurer que le PHAQ mette en place les conditions de succès pour le logement abordable dans toutes les régions du Québec. « 10 000 unités répondant aux besoins des Québécois sont toujours en attente du financement nécessaire. Les 200 millions de dollars sont un pas dans la bonne direction, bien que les besoins sur le terrain soient plutôt autour de 750 millions. L’expertise de l’économie sociale est disponible. Ensemble, en se donnant les moyens, on peut résorber la pénurie de logements abordables. » conclut madame Alain.

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